Au coeur de la Flandre française, entre Lille et Dunkerque et à quelques encâblures de la frontière avec la Belgique, là où parle français tout au autant que flamand, se nichent des petits villages bien tranquilles, "à l'ancienne", des maisons basses et longues au charme suranné soigneusement entretenu, quelques maisons bourgeoises à pignons en pas de moineaux, et dans les campagnes des fermes"au carré" disposées au milieu de vallons bien verts. Clochers pointus, moulins à vent et cultures de houblons complètent le paysage.

 


 

Het Blauwershof est un estaminet flamand : au centre de Godewaersvelde, on ne peut pas le manquer, avec ses volets peints à la flamande : oui, oui, ce jeu de couleurs rouge et blanc en demi-losanges, avec un cercle central contrasté, et l'entourage vert est un motif traditionnel.

Plancher de bois, tables et bancs fin 19ème, une ambiance "village" parfaitement nature, on va y prendre juste un verre pour discuter au comptoir (attention, bilinguisme utile!), pour un dîner en famille ou à deux, avec une cuisine très locale (notamment le potjevleesch, viandes en gelée à savourer avec des frites, mmhh...).

Des jeux flamands typiques sont aussi à disposition des clients, qui permettent de patienter en attendant le service, et provoquent quelques éclats de rire

 

 

 

pour changer des rideaux en filet...
LES RIDEAUX A LA FLAMANDE

Vivre dans la Flandre, il y a cent ans, c'était être voué à une vie rurale occupée surtout aux travaux des champs, et pour les femmes, pour "oeuvrer" pendant les hivers plutôt longs et bien ternes, à des travaux de dentelles aux fuseaux, (payée au centimètre !), qui amenaient un revenu complémentaire au foyer. Les hommes, quant à eux, s'adonnaient plutôt à la contrebande (oohh...)

Vivre dans la Flandre aujourd'hui, en 2004, c'est devenu très chic, voire même un peu snob ! et on s'attache à conserver et entretenir la culture locale qui est un véritable patrimoine.

Entre autres héritages ancestraux, il y a les rideaux "à la flamande", en dentelle au crochet, des rideaux "brise-vue".

On en trouve un modèle typique accroché aux fenêtres d'un restaurant de Godewaersvelde, bien connu pour son cachet authentique, Het Blauwershof (l'auberge du brigand) : pour la petite histoire, le modèle de ce rideau a été donné par une Mamie du village, et l'association des parents d'élèves s'est mise au travail pour la réalisation.

Le principe est assez simple :

  • Les rideaux sont tendus sur les fenêtres par le bas et par le haut, l'aspect resserré au centre se fait delui-même.
  • Une partie centrale assez haute (10 à 12 cm) de la largeur de la moitié de la fenêtre, composée d'une bande crochetée soit d'une pièce, soit de 3 carrés assemblés
  • Deux parties située en haut et en bas, composées à l'identique de la partie centrale mais plus longues car cette fois de la largeur totale de la fenêtre, soit une bande crochetée, soit de 5 carrés assemblés.
  • Les trois parties sont reliées entre elles par des chaînettes qu'on fait plus ou moins longues selon la taille des fenêtres à garnir.
  • on ajoute des anneaux crochetés en chaînette en haut et en bas pour passer la tringle à rideaux.

le modèle du Blauwershof ne fait pas toute la hauteur de la fenêtre: c'est le principe du brise-vue, supposé cacher ce qui se passe à l'intérieur du regard inquisiteur des passants trop curieux, et néanmoins laisser passer assez de lumière pour éclairer les pièces.

 

Les chaînettes du modèle du Blauwershof sont enrichies d'un picot pour former ces espèces de petites boules réparties ça et là.

Et si j'en veux chez moi ?

Pour se faire des rideaux de ce type, il ne faut pas nécessairement de patron : affichez la méthode Netmadame, imprimez-la, et à vos crochets !