1880 : les apprêts du matin

Histoire de voyager encore dans le temps, NetMadame propose une balade du côté des sous vêtements de 1880 : mais qu'il est loin ce temps-là ! Et comme nous ne pourrions plus nous plier à ces coutumes vestimentaires !

Tout était couvert, de la tête aux pieds, à certains endroits par plusieurs épaisseurs de vêtements... Comme elles devaient se sentir contraintes, prisonnières de leurs vêtements... Ces atours, malgré leur lourdeur, font cependant belle figure, tout enrubannés, plissés, brodés, et garnis de dentelles qu'ils sont...Les tailles de guêpes sont de mise (facile ! elles avaient un corset !) et les ports de tête sont royaux (bien obligé, pour ne pas perdre le bonnet...).


Peut-être en villégiature au bord de mer, trois belles prennent le petit déjeuner en robe de chambre : pas de risque qu'on voie le moindre petit bout de peau...

Commençons par le haut de la personne:

voici les bonnets du matin. Il est vrai que se montrer avec les cheveux flottants, même au réveil, n'était pas convenable : d'où ces coiffures matinales, sans doute destinées à être portées en attendant le coiffage officiel de la journée. Même si les formes sont assez simples, un genre "charlotte", elles ne pouvaient pas s'empêcher de multiplier noeuds de rubans et dentelles...

Passons aux corsages "du dessous" : vus comme ça, ils sont très agréables à regarder, avec leurs tailles de guêpe et leurs encolures soignées et garnies de dentelles... On en aurait presque envie pour soi, aujourd'hui... Mais n'oublions pas que ces vêtements étaient parfaitement ajustés au corset, ce qui explique la taille extrêment fine et l'évasement vers les hanches : si vous en retrouvez un aujourd'hui, il vous sera impossible de le porter, à cause du décalage de taille entre la poitrine et la taille.

N'empêche que leurs formes sont particulièrement seyantes et élégantes : l'encolure carrée et l'empiècement plissé sur le modèle n° 1, l'encolure bateau et les mini-manches sur le modèle n° 2, et la bordure plissée sur le modèle n° 3. Dommage que tout ça était dessous...

Pourquoi pas, une inspiration pour se réaliser un top plus adapté à notre vie d'aujourd'hui...


Quant au fichu, il était réservé aux frileuses !

Après le corsage, enfilons la chemise : plus large et plus confortable que le corsage, elle reste quand même ornée de moult garnitures, plis "religieuse", bordures crochetées, passepoils rélaisés dans le même tissu que la chemise, dentelles enrubannées ou de broderie anglaise...

Nous voici calottées, corsagées et chemisées, soyons maintenant culottées : les voici les fameuses culottes de nos grands-mères, entrejambes fendu ( c'était plus pratique !), jambes jusque sous les genoux et garnies de broderies et de dentelles raffinées...

Mais c'était loin d'être fini : il fallait ensuite se juponner. Voici deux modèles de même coupe, spécialement étudiés pour donner du gonflant à l'arrière : une coulisse était pratiquée à mi-hauteur du jupon, sur la seule partie arrière, et on pouvait la resserer grâce à un lien qui se nouait à l'intérieur du jupon. Le bas, comme il se doit, était garni de dentelle et de broderie, le raffinement extrême consistant à avoir la garniture assortie au pantalon

 

"Ouf!"

Enfin, ainsi apprêtée, on pouvait passer à l'enfilage de la robe.

Et si par hasard, on était aussi domestique ou modeste maîtresse de maison, il fallait encore se garnir d'un tablier avant de vaquer aux tâches habituelles : convenons néanmoins que ce modèle de tablier est plutôt seyant...

Mais on pouvait encore ajouter du gonflant à cet ensemble pourtant déjà bien pourvu, en accrochant une "queue de jupon" derrière le jupon, pour doubler l'épaisseur de la garniture...


Août 2006 - Sujet réalisé par Armelle Vancaeyzeele pour NetMadame,
illustrations extraites de "La Mode Illustrée" de 1880