Les femmes et la Grande Guerre

Malgré le temps passé, la Grande Guerrre est toujours aussi difficile à avaler...

Pour 40 centimes, on pouvait acquérir un exemplaire de la Broderie Lyonnaise, paraissant deux fois par mois en temps normal, et une fois par mois seulement pendant toute la durée de la guerre, restrictions (de papier, d'encre, et de main d'oeuvre) obligent. Le directeur de cette publication était M. Petrus Granjard, lequel recevait directement les mandat-poste d'abonnements ( un an : 10 Francs pour la France, 12 francs pour l'Etranger). Epoque bénie où un artisan pouvait encore vivre de l'édition d'une feuille de chou, et de la vente de ses modèles de broderies...

Témoignage du patriotisme exacerbé de l'époque, et sans doute de la douleur de chacun à un moment où la guerre devenait une façon de vivre, le numéro daté du 1° décembre 1916 présente en première de couverture des modèles de broderie pour le moins surprenants, et en tout cas extrêmement poignants .

Motif 1
Motif 2

A réaliser en broderie Richelieu, des motifs représentant les dames de la Croix-Rouges soignant les blessés.

Motif 3
Motif 4

Dans les motifs 1,2 et 4, notez le symbole de la Croix Rouge qui semble se dissimuler dans la mosaïque de fond. Compte tenu des éléments, sans doute le créateur n'avait pas trouvé de place pour le glisser dans le motif 3, mais l'a néanmoins inséré trois fois dans le vêtement de la dame, sur la poitrine, en brassard et sur le voile...

Curieuse idée néanmoins que de choisir de tels motifs pour décorer un intérieur... Pour pouvoir comprendre cette démarche, peut-être faut-il tenter de se placer dans l'état d'esprit de l'époque : sans doute était-il essentiel de valoriser le comportement des volontaires de la Croix Rouge, de susciter des vocations...