La France barbare :
La Gaule mérovingienne
(Vème-VIIIème siècle)



I. Le Moyen Âge

Le Moyen-Age est un terme inventé par les humanistes de la Renaissance. Il désigne une longue période de 1000 ans qui se situe entre le monde antique et le monde moderne.Cette période se disive entre le Haut moyen-âge du Vème au Xème siècle, et le Bas moyen-âge, du XIème au XVème siècle.

On a coutume de faire débuter le moyen-âge vers 476, à la chute de l'empire Romain d'Occident, ravagé par les peuples appelés Barbares. Ces barbares se seraient regroupés depuis le premier siècle, pour s'opposer aux forces romaines, surtout dans la région du bas-rhin. Le terme Franc apparait régulièrement vers le IIIème siècle, dans les rapports romains.

Le "véritable" fondateur du royaume Franc et roi de la dynastie des Mérovingiens, fut, pour beaucoup, Clovis (baptisé, dans un but politique, en 496). Mais pour d'autres le moyen-âge débuterait à partir du règne de Chlodion le chevelu (428-447), premier roi des francs. On parle plus souvent de Clovis car celui-ci a laissé une empreinte marquante dans l'histoire.

Le Moyen Âge n'est pas cette période d' obscurantisme comme souvent il a été présenté. Saurions nous de nos jours construire une cathédrale gothique ? En plus des vestiges architecturaux, nous lui sommes redevables d'un certain nombre d'inventions qui ont toujours cours aujourd'hui : nous avons vu les lunettes, mais il nous faut nommer l'imprimerie, et ne pas oublier l'horloge portable.

II. Les Francs

Le mot "Franc" signifie brave, courageux, fier, hardi (du vieux normand frekkr). Huit cent ans plus tard, le royaume de Francs devait prendre le nom de France, et la dénomination de Gaulois, puis Francs sous le règne mérovingiens, puis carolingiens, faire place à celle de Français.

Ils se divisent en deux familles principales : la plus importante est celle des Francs-Saliens, qui possède sa propre loi, la « Lex Saliqua », procédure strictement forminaliste et orale basée sur l'indemnisation des victimes ou des offensés ; l'autre famille est celle des Francs du Rhin, et vit sur les rives du Rhin et de la Moselle.

Les Francs entrent dans l'Histoire au milieu du IIIe siècle, se montrant redoutables tant sur mer, lors des pirateries qu'ils conduisent sur le littoral de la mer du Nord, que sur terre, lors des invasions de la Gaule en 258. Après avoir procédé à sa conquête au cours des Ve et VIe siècles, ce peuple germanique imposera d'ailleurs son nom à la Gaule.

La conquête franque est d'abord pacifique : des Francs sont en effet présents dans les légions romaines, comme auxiliaires ou même comme officiers supérieurs, tel Mérobaud, nommé « Magister Peditum », c'est-à-dire général, par l'empereur Valentinien en 375. On les rencontre aussi, sur les terres de l'Empire romain, installés au titre de colons.

Mettant à profit un affaiblissement de l'autorité romaine après les invasions barbares de 406, les Francs étendront progressivement leur domination : Chlodion, de qui descendent les Mérovingiens, conquerra le Nord de la Gaule jusqu'à la Somme, après s'être emparé de Cambrai (vers 430 - 440), tandis que, pour leur part, les Francs du Rhin occuperont l'actuelle Rhénanie. Lente jusqu'au Ve siècle, l'avancée franque s'accélère avec Clovis, qui entreprend de ranger sous sa férule la totalité des tribus gauloises.

III. L'époque mérovingienne

A. L'invasion barbare: début de l'époque mérovingienne

Placée entre deux événements parfaitement datés - l'avènement de Clovis en 481 et celui de pépin le Bref en 751, l'époque mérovingiens apparaît avant tout comme une période de transition qui devait préparer les moyen-âge. Cette dynastie règne d'abord, an Ve siècle, sur les Francs-Saliens, puis, après les conquêtes de Clovis, elle étendra sa suprématie sur la Gaule, jusqu'à la prise du pouvoir par Pépin le Bref, en 751.

L'invasion barbare, fut le fait initial du moyen-âge et ne fut jamais reproduit à une telle ampleur. La conséquence en a été la fusion de deux éléments séparés et même antagonistes : le civilisé et le barbare. Cette fusion a produit une civilisation profondément originale où il est vain de vouloir séparer l'origine barbare et gallo-romaine. La décadence de l'Empire romain avait déjà rapprochait singulièrement les Gallo-Romains des Barbares germains, ce qui permet de rendre compte de la facilité avec laquelle c'est produite la fusion ethnique.

Les barbares germains, poussés, par d'autres peuples, vers l'Ouest, ont été attirés par une Gaule, très riche, pouvant subvenir aux besoins d'une populaion supérieure à celle qui en occupait le sol. Clovis (481-511) repoussa les Alamans au-delà du Rhin et unifia les différents comglomérats de peuples. Les conquêtes franques firent du Regnum Francorum la principale puissance territoriale de l'Occident avec laquelle le royaume de Byzance devait compter.

Quatre entités territoriales apparurent à l'époque mérovingiennnes :
- au nord s'étendait l'Austrasie créée sur les territoires de la Meuse, le Rhin et la Moselle, profondément germanisés
- la Neustrie, qui comprenaitles régions placées entre la mer du Nord, la Meuse et la Loire et était axée sur la Seine, très romanisée
- Le sud se divisait entre la Bourgogne à l'est, marquée par des lois très humaines, et l'Aquitaine à l'ouest qui conservait presque intacte la culture latine

B. Les rois mérovingiens

1. Introduction

Les Germains instaurèrent un nouveau régime politique. A la notion romaine d'un Etat supérieur aux individus succède celle de la royauté absolue, héréditaire et patrimoniale. La royauté est l'institution fondamentale : pouvoir de fait qui ne se discute pas, elle n'a pas a définir ces pérogatives et ses limites.

Son pouvoir est personnel, il n'y a plus aucune distinction entre l'Etat, sa personne et ses biens. Le prestige de l'époque mérovingienne et que le pouvoir du Roi lui est considéré comme issu de Dieu. Lors de l'usurpation Caroligiennes, le problème de la légimitivité se posera alors en terme religieux.

Au début de l'époque Francque (Mérovingienne), le Roi considère le royaume comme son bien; cette conception patrimoniale a pour conséquence, à la mort du souverain, le partage du royaume entre ses fils (loi salique), les filles étant exclues comme elles le sont de la succession à la terre des abcêtres (terra saliqua).

2. Généalogie

Les rois qui succèdent à Clovis sont appellés les Mérovingiens du nom du grand père de Clovis, Mérovée. A la mort de Clovis en 511, le royaume des Francs est partagé entre ses 4 fils. Les rois mérovingiens ne sont pas de très bons rois. Ils se disputent le pouvoir et n'hésitent pas à recourir à l'assassinat entre eux pour récupérer des territoires ! Seul le roi Dagobert parvient à rétablir l'unité du royaume pendant quelques années.

(Cliquez sur certain nom pour avoir plus de détails)

1. La famille des Mérovingiens fait une entrée discrète dans l'Histoire, avec Clodion (Chlodion) dit le Chevelu devenu roi de Cambrai après s'être emparé du Nord de la Gaule (vers 430-440). Il régna sur les Francs saliens de 428 à 447 environ. Son père serait Pharamond, "peut-être" le plus ancien roi des Francs.

 



2. Son successeur, peut-être son fils ou un proche parent, est Mérovée. Il régna sur les Francs saliens de 447 à 458. Il donnera son nom a la première dynastie des rois de France, les Mérovingiens, et qui participe avec le général romain Aétius à la défaite d'Attila aux Champs Catalauniques en 451.

 


3. Childéric Ier fut élevé à la Cour impériale de Ravenne où il acquit un titre important dans l'armée romaine et, revenu chez les Francs, fut le fidèle allié des romains. Il épousa Basine de Thuringe en 463 environ, fille (ou femme ?) du roi de Thuringe et tous deux furent les parents de :

1. Clovis, roi des Francs
2. Adboflède religieuse.
3. Lantéchilde
4. Audeflèdequi épousa peu avant noël 496, Théodoric, roi des Ostrogoths.

 

 

 


4. Clovis Ier (466 - 27/11/511), roi des Francs de 481 à 511. On attribue à Clovis ler la fondation de la dynastie, tant pour l'énergie qu'il déploie afin d'unir les différents peuples francs que pour sa domination d'une grande partie de la Gaule.
Sous la pression de Clotilde il est baptisé avec trois mille de ses soldats à Reims, le jour de noël 496 : il fut le seul roi barbare de religion chrétienne, ainsi Clovis sera désormais soutenu par l'épiscopat.

Il épousa une comcubine (?), puis Clotilde des Burgondes, canonisée par le pape Pélage II, seconde fille du roi des Burgondes. Clovis eu comme enfant :

 - Du premier lit :

1. Théodoric ou Thierry Ier (485 - 533), roi d'Autrasie et de Reims, roi de Thuringe (531), qui épousa Suavégote, princesse Burgonde

 - Du second lit :

2. Ingomer

3. Clodomir (495 - 25/06/524), roi d'Orléans (511-524) qui épousa Gondioque. Dont il eu avec elle :
Théobald, Gonthier, Clodoald ou Saint-Cloud (522 - 560), prêtre

4. Childebert Ier (497 - 23/12/558), roi de Paris (511-558), roi d'Orléans (526-532), roi de Bourgogne (534-558) épousa avant 541, Vultrogothe, avec laquelle il eu deux enfants : Crotberge et Crodesine.


5. Clotaire Ier, roi des Francs, première branche Mérovinginnes

6. Clotilde qui épousa en 517, Amalaric, roi des Wisigoths d'Espagne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


5. Clotaire Ier "Le Vieux" ( 497 - 29/11/561), roi de Soissons (Neustrie) (511-561), roi d'Orléans (532-561), de Bourgogne (534-561), d'Autrasie (55-561), de Paris et de tout le Pays Franc (558-561).
Surmontant les rivalités, échappant aux assassinats, et profitant de morts naturelles, Clotaire rétablir en 558 l'unité du « Regnum Francorum ». Mais son décès en 561 provoque un nouveau partage du royaume entre ses fils.

Il épousa :

- en 517, Ingonde,
- en 524, Haregonde, soeur de la précédente,
- puis Chunsène (ou Gunsine, ou Gunsinde),
- en 538, Sainte Radegonde (519 - 587), fille de Berthaire, roi de Thuringe,
- Gondiuque, veuve de Clodomir, roi d'Orléans,
- en 555, Waldrade, fille puinée de Wacho, roi des Lombards et des Ostrogoths.

Il eu comme enfants :

 - Du premier lit :

1. Gonthier (519 - 561)

2. Childebert ou Childéric

3. Charibert (520 - 568), roi de Paris (561-568) qui épousa Ingoberge (520 - 589), puis Méroflède ou Mirefleur, puis Marcovefa, et enfin Théodichilde). Dont il eu (du premier lit) Berthe qui épousa Ethelbert, roi de Kent, (du troisième lit) Berteflède, religieuse à Tours et Crotéchilde, religieuse à Sainte-Croix de Poitiers, enfin (du quatrième lit) un fils ( + bas-âge).

4. Saint Gontrant (525 - 28/03/592), roi d'Orléans (561 - 592), de Bourgogne (561 - 592), de Paris (584 - 592). Il épousa Vénérande, puis en 556, Marcatrude, répudiée en 565, fille de Magnachaire, duc des Francs, en fin vers 566, Austregilde dite "Bobile" (548 - 580). Dont il eu, (du premier lit) Gondeboald, (du troisième lit) Clotaire (567 - 577), Clodomoir (573 - 577), Clodeberge, Clotilde, Sigebert Ier, roi d'Austrasie (seconde branche Mérovingiennes), et enfin Clodosinte qui épousa Alboin, premier roi des Lombards d'Italie.
 
 - Du second lit :
7. Chilpéric Ier, roi de Soissons et de Paris


 - Du troisième lit :

8. Chramme, duc d'Aquitaine qui épousa en 557, Chalde, fille du duc Wilichaire. Ils eurent plusieurs filles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



6. Chilpéric Ier (523 - assassiné en 584), roi de Soissons (561 - 584), de Paris (568 - 584), s'empare du Poitou, du Limousin et de la Touraine en 576. Il eu comme femme vers 549, Audovère qui fut répudiée plus tard (morte assassinée en 580), puis en 567, Galsonte, et enfin Frédegonde (546 - 597).
Il eu comme enfants :

 - Du premier lit :


1. Théodebert,
2. Mérové (mort en 577, étranglé) qui épousa en 576, Brunehaut (543 - 613), fille puinée d'Athanagilde, roi des Wisigoths d'Espagne,
3. Clovis ( 555 - 580 assassiné),
4. Basine, religieuse à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers,
5. Childesinte.

 - Du troisième lit :


6. Clodebert (565 - 580),
7. Samson (575 - 577),
8. Dagobert ( mort en 580),
9. Thierry (582 - 584),

10. Clotaire, roi de Paris et de Metz,
11. Rigonte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



7. Clotaire II "Le Jeune" ou "Le Grand" (.584 - .629), roi de Soissons (584), de Paris (613 - 629), d'Orléans (613 - 629), de Metz (613 - 623), de Bourgogne et de tout le pays Franc (613 - 629). Il épousa Hadeltrude, puis Bérétrude ou Bertrude, et enfin en 618, Sichilde, soeur de Gométrude qui était la femme de Dagobert Ier, roi de Metz (Austrasie) et de Paris (Neustrie).
Il eu comme enfants :

 - Du premier lit :

1. Mérovée (599 - 604).


 - Du second lit :

2. Dagobert Ier, roi de Paris et de Metz


 - Du troisième lit :

3. Charibert II (608 - 631), roi d'Aquitaine (630 - 631), qui épousa une princesse (?)). Il eu avec elle : Chilpéric, roi d'Aquitaine (631), puis 2 fils,
4. Un fils,
5. Emma qui épousa Eadbalde, fils d'Ethelred, roi de Kent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


8. Dagobert Ier (600 env- 639, inhumé à Saint-Denis), roi d'Austrasie (629 - 634), de Paris, d'Orléans, de Bourgogne, de Soissons et de tout le Pays Franc (629 - 639), roi d'Aquitaine (631 - 639). Il épousa en 626, Gométrude, qu'il répudia ensuite, puis en 629, Nantilde, et enfin en 630, Ragnetrude.
Il eu comme enfants :

 - Du second lit :


1. Clovis II, roi de Soissons (Neustrie).

 - Du troisième lit :


2. Saint Sigebert III, roi d'Austrasie (troisième branche mérovingienne des rois d'Austrasie)

 

 

 

 

 

 

9. Clovis II "Le Fainéant" (634 - 657), roi de Soissons (Neustrie), de Paris, d'Orléans et de Bourgogne (639-657), roi de Metz (Austrasie) et de tout le Pays Franc (656 - 657). Il épousa en 651, Sainte Bathilde (morte au monastère de Chelles en 685). Dont il eu avec :

    1. Clotaire III, roi de Soissons (Neustrie) et de Metz (Austrasie),
    2. Childéric II, roi de Metz (Austrasie) et de Soissons (Neustrie),
    3. Théodoric III, roi de Soissons (Neustrie) et de Metz (Austrasie)

 

C. La décadence mérovingienne : les "Rois Fainéants"

Certains rois (Clovis III, Childebert III, Dagobert III, Chilpéric II, Clotaire IV et Thierry IV) étant enfants, les ministres (maires du palais) s'imposèrent au gouvernement et évincèrent le pouvoir royal qui ne devint plus que théorique. Les Rois ne pouvait plus rien faire, d'où le nom qui leur fut donné de Rois fainéants ! Ce nom passera à la postérité avec un caractère péjoratif, injustifié pour ces derniers Mérovingiens.

En particulier, le maire du palais Pépin d'Héristal imposa bientôt son autorité sur la plus grande partie de l'ancien Royaume Franc. Il gouvernera, ainsi que ces fils, sur l'ensemble du « Regnum Francorum ». Son fils, Charles Martel, se rendit indispensable en mettant fin, à Poitiers, en 732, aux "razzias" des arabes (déjà installés en Espagne). Le fils de celui-ci, Pépin le Bref, avec l'appui du pape, mit fin à la dynastie mérovingienne en se faisant proclamer Roi . En effet celui-ci, profitant de cette emprise sur le pouvoir et conforté par un solide réseau de fidélités, enfermera, avec l'accord du pape Zacharie, le dernier roi mérovingien Childéric III dans un monastère, et s'emparera du titre royal en 751.