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LA RECETTE

La recette de l'omelette n'est pas franchement donnée, nous avons donc tenté de la reconstituer. Si elle n'est pas exacte, en tout cas elle n'est pas très loin de la vérité: battez au fouet 12 oeufs dans un "cul-de-poule" à fond rond, jusqu'à ce que le mélange mousse jusque presque ras bord. Battez en rythme, choisissez votre tempo, c'est plus drôle. Salez à votre goût.

Dans une grande poêle (en fonte, sans doute) à très long manche que vous tenez à bout de bras (inspirez vous de l'iamge de l'enseigne) au dessus de la flamme de la cheminée (pour faire à l'ancienne, sinon, faites comme d'habitude chez vous), vous aurez fait fondre un bon morceau de beurre, jetez- y votre omelette mousseuse. Elle doit être prête lorsque les bords dorent et deviennent croustillants. Le fond sera bien doré, mais le dessus restera baveux. Otez de la flamme, avec une spatule large pliez l'omeltte en deux comme un chausson : les deux parties baveuses en contact l'une avec l'autre vont se mélanger, et se solidifier légèrement en se fondant l'une avec l'autre.

Trouvez rapidement un partenaire, avant que l'omelette ne refroidisse, et partagez ce plantureux repas, arrosez d'une bolée de cidre...

Bien sur, vous pouvez ajouter à l'envi, lors de la préparation champigons, fromage, légumes, et autres caviar et homards...

 

 

LA MÈRE POULARD

La Mère Poulard était un vieux rêve,
souvenir d'avoir surpris du coin de l'oreille et du haut du Mont
un curieux ballet rythmé par les batteurs d'omelette...
Donc, "coûte que coûte", il fallait y aller...


La Mère Poulard, donc, dès 1888, qui nous est présentée par le musée comme une accorte jeune femme, pas mal charmante avec ses cheveux relevés, col claudine blanc et long tablier plutôt élégant (mais quand on voit de vraies photo, elle était quand même bien ronde...). A travers une reconstitution vidéo, elle-même nous explique l'origine de sa fameuse omelette : à cette époque où la baie était si difficile à traverser, les voyageurs pouvaient arriver à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et avaient grand besoin de satisfaire leur appétit après les affres psychologiques et météorologiques du trajet : l'omelette était le seul plat qui se prépare rapidement, pour les réconforter... Ajoutez à cela une recette un peu particulière, et voilà le secret de son succès! Une histoire qui évoque le bon accueil, la chaleur d'un grand feu, la convivialité dans la simplicité... Image plutôt sympa...

Que reste-t-il aujourd'hui de cette Mère Poulard jadis si accueillante? La recette de l'omelette, sans doute, mais ce doit être à peu près tout... Tout en donnant franchement dans le luxe, la Mère Poulard d'aujourd'hui semble s'annexer peu à peu le Mont Saint Michel : en plus du restaurant traditionnel, il y a aussi boutique de souvenirs "Mère Poulard" , hôtel "Mère Poulard", terrasses "Mère Poulard", échoppes de biscuits "Mère Poulard". Mais, bon, ça c'est le commerce, après tout, si elle gagne sa vie et qu'elle créée des emplois, c'est bien.

Au restaurant traditionnel, passé l'accueil avec vue ouverte sur la cuisine où les cuisiniers en tenue normande à blouse rouge (sans doute pour être mieux vus, d'habitude c'est bleu) s'activent à battre les omelettes mousseuses en choeur et en rythme ( certains farceurs y mettent volontiers des tempos de batterie, hi, hi, hi, pas mal du tout...), les murs sont couverts des témoignages de célébrités venues goûter la fameuse omelette... attention, petite triche, il y en a certains qu'on retrouve deux fois ! (la Mère Poulard aurait donc un photocopieur?!). Par exemple, teinté d'humour, celui de Dalida, à qui on demandait sans doute de signer le livre d'or : "Puisque ce livre dort, laissez le dormir...". Le cadre est agréable, plutôt chic, maîtres d'hôtel et serveurs tirés à quatre épingles, hélas pas la moindre trace de la simplicité paysanne évoquée au musée, qui nous plaisait pourtant bien.

Arrive la carte, et on nous propose l'apéro maison. Bien sur, comme on est là pour goûter de l'authentique, on le prend : calva -cidre- framboise, c'est bon, mais bon-bôf, (vu seulement à l'addition : 8 € chacun, heureusement, j'ai fini mon verre!). En consultant la carte, oh déception, pas possible de prendre seulement une omelette : c'est un menu ou rien, ou alors "Mais oui, Madame, si vous désirez seulement une omelette vous prenez à la carte, l'omelette au homard ou au caviar". Le tarif fait frémir. Une omelette nature toute seule, impensable, shocking !

Bon, ben alors un menu. On prend le moins cher : 25 € (à ce prix là, il n'y pas de dessert, et puis quoi encore ??? Sinon c'est 35 €). Pour faire passer la pilule, on a droit à des amuse bouche, des mini mini friands (chacun deux) une mini soupe à la tomate froide (deux cuillers à café) et quatre petits champigons marinés. C'est inhabituel et bon, avec cependant un léger goût de trop peu. Arrive l'entrée : "Envolée terre mer", super bon, terrine de lapin et saumon fumé, un peu chiche sur la quantité, mais on commence à s'y faire, et alors là pas bon du tout, salade du Mont des Oiseaux : beuh, des feuilles avec un goût d'herbe bien trop prononcé, même pas blanchies à l'obscurité comme on pourrait le faire avec des pissenlits et des endives.

Tout ça a pris plus d'une heure, et toujours pas d'omelette en vue ( pourtant ce devait être le seul plat qui se préparait rapidement à toute heure du jour et de la nuit ??). On trompe l'attente en buvant du cidre, et en croquant du pain : ça c'est chouette, des mini mini baguettes toutes fraîches, avec des embouts tous pointus bien croquants, présentés dans des mini mini paniers à pain comme à la boulangerie.

Encore un quart d'heure, enfin, on vient nous présenter l'omelette sur un beau plat de service : énorme, gonflée, dorée, fumante, mmmhh... on se dit que ça valait quand même la peine d'attendre. Hélas ! L'omelette repart, emportée par le serveur : eh oui, il va la couper, car c'est pour DEUX ! Même pas chacun la sienne ! On n'a droit qu'à une demi omelette ! Le voilà qui revient avec les assiettes, chacun sa demi omelette et en guise de garniture, pas d'autre légume en vue sur l'assiette, encore et rien que de la salade de feuilles... cette fois il y a en plus carrément du trèfle, et même pas à quatre feuilles...

Le serveur explique très aimablement le contenu de l'assiette, car il faut être conscient de ce que nous mangeons, c'est quand même la culture locale : en plus de la demi omelette et des feuilles, une pincée de sel de Guérande sur le côté de la demi omelette, elle-même décorée d'une cuillérée de mousse jaune à l'aspect sympathique qui s'avère être en fait un peu d'omelette prête à cuire, et, bien planquées sous la demi omelette, deux ou trois rondelles d'andouille et une cuillérée de compote de pommes (heureusement ça ne faisait vraiment pas beaucoup), il parait que le sucré salé c'est typique par là. Bon d'accord. Comme on se dit bien qu'on n'est pas près de revenir, on va faire une photo, devant l'omelette, pour immortaliser l'instant : ce sera notre preuve à nous, que nous sommes bien allés à la Mère Poulard.

C'est vrai qu'après la demi omelette (et le pain, le beurre, le cidre, les amuse-bouche et les feuilles, on n'a plus vraiment très faim, donc pas de dessert, juste un café ( vu sur l'addition : 5 € le café, à ce prix là, on peut penser que la tasse est sûrement comprise... mais non ! Et même pas le droit de la piquer, si on en veut des mêmes il y en a en vente libre au magasin d'à côté). Et encore quelques mini gâteries, sans doute pour mieux faire passer l'addition

Bon, on ironise, on ironise, mais c'est vrai que le sentiment d'être un "client-pigeon" a bien gâché le plaisir de l'instant : dire que ça faisait si longtemps qu'on en rêvait, de l'omelette de la Mère Poulard... Mais malgré tout, un bon point et une grande reconnaissance pour les serveurs, la plupart bien jeunes d'ailleurs (stagiaires d'école hôtelière peut-être ?) d'une exquise politesse et très désireux de bien faire, qui savent donner un peu de chaleur humaine à cette macine à sous bien huilée...

Mais il parait que chez la Mère Poulard il n'y a pas que l'omelette... Allez, sans rancune, voilà l'adresse de son site pour découvrir ses autres talents cachés : http://www.mere-poulard.com



Sujet réalisé par Armelle Vancaeyzeele pour NetMadame.com - Photos sans mention : Armelle Vancaeyzeele


La Mère Poulard a aussi son site : allez voir, il y a sa photo...

http://www.mere-poulard.com


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